L’enseigne de distribution allemande Lidl pourrait connaître des perturbations majeures dans ses horaires d’ouverture à partir du 15 mai 2025. Un appel à la grève lancé par une intersyndicale menace de fermer de nombreux magasins du jeudi au dimanche. Ce mouvement social survient dans un contexte de tensions croissantes concernant les conditions de travail et l’extension des ouvertures dominicales.
Mobilisation syndicale chez Lidl : pourquoi les magasins pourraient fermer quatre jours par semaine
Une grève d’ampleur s’annonce dans les 1600 points de vente Lidl répartis sur le territoire français. L’intersyndicale regroupant la CFDT, la CGT, la CFTC et FO a appelé à une mobilisation de grande envergure ce lundi 12 mai. Les employés sont invités à cesser le travail « tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches » à compter du 15 mai, sans date de fin précisée.
Ce mouvement social fait suite à une première grève organisée début février, qui avait été suspendue après quatre jours de mobilisation. Les revendications n’ayant pas abouti, les syndicats relancent le mouvement avec une stratégie ciblant les jours d’affluence maximale dans les magasins.
L’intersyndicale dénonce principalement « l’augmentation exponentielle de la charge de travail » qui, selon leurs termes, « ruine la santé » du personnel. Les représentants syndicaux pointent également une « baisse massive des effectifs » qui accentue la pression sur les équipes restantes.
Autre point de friction majeur : l’extension progressive des ouvertures dominicales. Actuellement, 750 magasins Lidl ouvrent leurs portes le dimanche matin, mais la direction prévoit de généraliser cette pratique à partir de juin 2025, potentiellement dans plus de 1500 établissements.
Impact possible sur les consommateurs : fermetures et perturbations à prévoir
Les conséquences de cette grève pourraient s’avérer significatives pour les clients habitués à faire leurs courses chez Lidl. Selon la participation des salariés au mouvement, plusieurs scénarios sont envisageables dans les différents points de vente du discounter allemand.
Certains magasins pourraient être contraints de fermer complètement leurs portes si une majorité d’employés participent à la grève. D’autres pourraient fonctionner au ralenti avec des horaires réduits, particulièrement impactant pendant le week-end, période traditionnellement très fréquentée.
Les clients devront probablement s’armer de patience dans les établissements restant ouverts. Des temps d’attente prolongés aux caisses sont à prévoir en raison du personnel réduit. Les ruptures de stock pourraient également se multiplier, les rayons n’étant pas réapprovisionnés au rythme habituel.
Il est recommandé aux consommateurs de s’informer localement sur la situation de leur magasin Lidl habituel. Les impacts varieront considérablement d’un point de vente à l’autre, en fonction du taux de participation à la grève et des solutions mises en place par les gérants.
Les difficultés sous-jacentes de l’enseigne allemande
Ce mouvement social intervient dans un contexte économique délicat pour le discounter. Malgré sa réputation de proposer des prix attractifs et un assortiment de produits apprécié des consommateurs, Lidl France fait face à des défis structurels importants.
Les parts de marché de l’enseigne stagnent autour de 8% depuis plusieurs mois, malgré les efforts déployés pour attirer une nouvelle clientèle. Cette situation économique tendue pourrait expliquer en partie les tensions internes concernant l’organisation du travail et les effectifs.
Le départ de Michel Biero, ancien vice-président de Lidl France, en début d’année 2025, a également marqué un tournant dans la stratégie de l’entreprise. Ce changement dans l’équipe dirigeante intervient à un moment critique pour l’enseigne.
Thierry Chantrenne, délégué syndical central CGT Lidl France, a exprimé des inquiétudes dépassant le cadre des conditions de travail : « On parle de chiffres qui ne vont pas, on entend des bruits de redressement. […] On a peur de ce qui peut se passer derrière pour l’emploi, pour tout », confiait-il à franceinfo en mars dernier.
Perspectives d’évolution du conflit social
L’ampleur réelle du mouvement reste difficile à évaluer. Un élément notable pourrait limiter son impact : l’Unsa, premier syndicat représentatif chez Lidl, n’est pas signataire de l’appel à la grève. Cette absence pourrait réduire la mobilisation dans certains établissements.
La direction de Lidl n’a pas encore communiqué officiellement sur sa stratégie face à ce mouvement social. L’enseigne devra trouver un équilibre entre sa volonté d’étendre les plages d’ouverture, particulièrement le dimanche, et les revendications de ses salariés concernant leurs conditions de travail.
Pour les consommateurs, cette situation pourrait perdurer plusieurs semaines si aucun accord n’est trouvé entre la direction et les syndicats. L’absence de date de fin pour le mouvement laisse entrevoir un conflit potentiellement long, avec des perturbations régulières chaque fin de semaine.
Les négociations qui s’ouvriront dans les prochains jours seront déterminantes pour l’avenir du mouvement. Les syndicats réclament notamment une amélioration des conditions de travail, une réévaluation des effectifs et une révision de la politique d’ouverture dominicale qui cristallise les tensions.
