L’Europe se lance dans la course aux satellites avec son propre Starlink : IRIS²

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IRIS², un projet ambitieux pour l'autonomie européenne

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a annoncé en novembre dernier les projets du continent pour la constellation IRIS². Selon lui, IRIS² fait de l'espace un vecteur de notre autonomie européenne, un vecteur de connectivité et un vecteur de résilience. Elle renforce le rôle de l' en tant que véritable puissance spatiale, avec une ambition et un sens de l'orientation clairs. L'appel d'offres lancé par la Commission européenne pour IRIS² après le vote du projet au Parlement européen a remporté par un consortium ouvert composé des plus grands noms de l'espace et des télécommunications européennes.

Un consortium de poids pour réaliser le projet

Annoncé le 02 mai 2023, le consortium rassemble divers acteurs importants comme Airbus Defence and Space, Eutelsat, Hispasat, SES, Thales Alenia Space, Deutsche Telekom, OHB, et bien d'autres encore. Ce projet de 6 milliards d' a pour objectif de mettre sur orbite une constellation européenne de satellites permettant des communications haut débit et ainsi devenir indépendant des opérateurs étrangers comme Starlink. Avec cette collaboration, l'Europe espère créer son propre Starlink pour offrir une meilleure connectivité à ses citoyens et renforcer sa position sur la scène internationale. Toutefois, elle doit composer avec une bureaucratie plus lourde, travailler sur l'amélioration de ses fusées Ariane et faire face à un budget moins important que les États-Unis.

Starlink, un modèle à suivre pour l'Europe ?

Le projet Starlink, développé par SpaceX, compte désormais 4 000 satellites en orbite terrestre grâce au lancement de 56 nouveaux satellites en ce début de mai. Il ambitionne d'en déployer plusieurs dizaines de milliers à terme. Ce lancement représente le 27ᵉ vol Falcon 9 de SpaceX pour cette année. L'Europe nourrit donc l'ambition de créer son propre réseau de satellites en s'inspirant du modèle américain. Pour cela, elle mise notamment sur la collaboration entre des entreprises européennes majeures qui devront travailler main dans la main.

  • Airbus Defence and Space : responsable de la conception et de la fabrication des satellites
  • Eutelsat, Hispasat et SES : opérateurs de satellites chargés de la gestion et de l'exploitation des infrastructures spatiales
  • Thales Alenia Space : développement des technologies nécessaires à la mission
  • Deutsche Telekom : fournisseur d'accès à internet pour garantir une connectivité optimale
  • OHB : spécialiste de la construction de satellites
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Malgré les défis à relever, l'Europe compte bien se positionner comme un acteur incontournable dans le domaine spatial et ainsi garantir sa souveraineté numérique.

Un enjeu de souveraineté numérique pour l'Europe

L'importance de ce projet dépasse la simple création d'un réseau de satellites. Il s'agit également d'affirmer l'autonomie et la souveraineté numérique de l'Europe. Face à la domination des géants américains comme Microsoft, qui héberge actuellement les données du Health Data Hub français, l'Europe doit travailler à développer ses propres solutions pour garantir sa sécurité et son indépendance. La migration vers un cloud souverain pour le Health Data Hub est prévue pour le 3ᵉ trimestre 2025. Avec IRIS², l'Europe fait un pas en avant vers cette autonomie et confirme sa volonté de ne pas se laisser distancer dans la course aux satellites. Les prochaines années seront déterminantes pour la réussite de ce projet ambitieux et la position de l'Europe sur la scène spatiale internationale.

Philippe-dufrez
Philippe Durez etait dans une autre vie un professionnel du marketing basé en France. Il est actuellement directeur de la rédaction, dans le webzine La Semaine de Castres.