« C’est indécent, mon plein me coûte plus de 87€ » Mais pourquoi le prix de l’essence reste si élevé en France ?

Le tarif des carburants en reste incontestablement parmi les plus onéreux de l’. À titre indicatif, le litre de sans-plomb 95 atteint quasiment la barre des 1,90 euro, d’après le ministère de la Transition écologique. Ce qui représente une hausse d’environ 6% depuis le déclenchement du conflit en Ukraine. Pour mémoire, la moyenne dans la zone euro reste plus abordable à 1,79 euro le litre, comme le dévoilent les statistiques avancées par l’Union européenne.

Le poids des taxes dans le prix de l’essence

L’un des principaux facteurs qui influencent le prix de l’essence est la part des taxes prélevées par le . En effet, environ 60% du prix à la pompe est constitué de diverses taxes, à savoir :

  • la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), dont le montant varie en fonction des régions ;
  • la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) appliquée sur le prix hors taxe du carburant et sur la TICPE ;
  • des taxes additionnelles destinées au financement des infrastructures routières ou des mesures environnementales.

Ces taxes ont pour objectif de générer des revenus pour l’État, mais aussi d’encourager une utilisation plus responsable des ressources énergétiques et de favoriser les alternatives moins polluantes.

L’impact du prix du pétrole brut

Outre les taxes, le prix de l’essence est également impacté par la valeur du pétrole brut sur les marchés internationaux. Lorsque le cours du baril augmente ou diminue, cela se répercute directement sur les coûts d’approvisionnement des compagnies pétrolières et donc sur le prix à la pompe.

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Cependant, il convient de noter que cette relation n’est pas toujours linéaire : en fonction des politiques commerciales et des marges des distributeurs, une baisse du prix du pétrole ne se traduit pas systématiquement par une baisse équivalente du prix de l’essence.

Le rôle du mécanisme des Certificats d’Économie d’Énergie

L’un des facteurs contribuant à l’écart de prix au sein de l’Union européenne est le système des certificats d’économie d’énergie (CEE), spécifique à la France. C’est une procédure environnementale autour d’une taxe sur les carburants effectuée par les compagnies pétrolières. L’objectif de ce mécanisme est de contraindre le « distributeur de carburant à inciter ses clients à réaliser des économies d’énergie », comme le souligne Olivier Gantois. Cette taxe connaît une hausse récente de 2 centimes que décrit Francis Pousse, « et cela a une répercussion inévitable sur les tarifs affichés à la pompe » ajoute-t-il.

Les marges des distributeurs, une autre dimension à envisager

En dernier lieu, il est nécessaire d’aborder les marges réalisées par les grandes institutions de distribution. Interrogé sur BFMTV, Dominique Schelcher, le responsable de Système U, a reconnu lui-même que l’évolution des prix de l’essence en France est liée à une « révision à la hausse des marges » des grands distributeurs, qui ne poursuivent plus la politique de compression des prix du carburant au sein de leurs stations-service.

Les facteurs géopolitiques et économiques

La spéculation est souvent alimentée par des facteurs géopolitiques et économiques tels que les tensions entre pays producteurs, les décisions de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), les crises économiques ou encore les catastrophes naturelles pouvant affecter la production pétrolière. Ces éléments peuvent influencer les anticipations des investisseurs et provoquer des fluctuations parfois importantes sur les marchés du pétrole et des carburants.

Philippe-dufrez
Philippe Durez etait dans une autre vie un professionnel du marketing basé en France. Il est actuellement directeur de la rédaction, dans le webzine La Semaine de Castres.