Contre l’inflation, Bruno Lemaire se dit prêt à aller à utiliser la loi contre les « marges excessives » des industriels

Le ministre de l’, Bruno Le Maire, a récemment rencontré les représentants des industries agroalimentaires et de la grande distribution pour discuter de la situation actuelle de l’inflation alimentaire. Selon lui, la baisse accrue des prix des produits alimentaires est une priorité absolue. Il a ainsi demandé aux patrons de , , Système U ou encore d’Intermarché de doubler le nombre de produits en promotion. Actuellement, environ 1 000 produits sont concernés par des baisses de prix dans les grandes surfaces, un chiffre qui ne satisfait pas le ministre de l’Économie.

Les marges des agriculteurs : une limite claire

Toutefois, Bruno Le Maire a précisé que l’amélioration de la situation de l’inflation alimentaire ne doit pas se faire au détriment des agriculteurs et des Francais. « Je ne veux pas que les marges des agriculteurs s’érodent », a-t-il affirmé lors du REF 2023, l’école d’été du Medef. En compagnie de la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire, il a ajouté que toutes les propositions sont les bienvenues, tant qu’elles préservent les revenus des producteurs.

Bruno Le Maire prêt à utiliser l’arme fiscale

Face à la pression des distributeurs et des industriels, le ministre de l’Economie n’a pas hésité à brandir la menace d’une intervention fiscale. En réponse à la demande du PDG de Carrefour Alexandre Bompard d’un moratoire sur les promotions, Bruno Le Maire a indiqué que l’Etat pourrait agir par le biais de la fiscalité pour réduire les marges excessives des acteurs du secteur.

Les pistes envisagées

  • Augmentation des taxes sur les produits alimentaires à marge excessive
  • Réduction des avantages fiscaux accordés aux entreprises réalisant des marges trop importantes
  • Instauration d’un plafond légal pour les marges dans certains secteurs
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Une décision qui divise

Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir les professionnels du secteur, qui estiment qu’une telle mesure nuirait à leur compétitivité et à leur capacité d’investissement. De leur côté, les associations de consommateurs saluent cette initiative, estimant qu’elle permettrait de mieux encadrer les pratiques commerciales et de garantir une répartition plus équitable des bénéfices entre les différentes parties prenantes.

Vers une régulation accrue du marché alimentaire ?

L’intervention de Bruno Le Maire soulève la question de la nécessité d’une régulation plus stricte du marché alimentaire en France. Le débat entre les défenseurs d’une libéralisation accrue et ceux qui plaident pour un contrôle renforcé des prix et des marges reste vif. Il reste désormais à voir si le gouvernement français ira jusqu’à mettre en œuvre ces mesures fiscales, et quelles conséquences elles auront sur l’évolution des prix et la situation des agriculteurs.

Philippe-dufrez
Philippe Durez etait dans une autre vie un professionnel du marketing basé en France. Il est actuellement directeur de la rédaction, dans le webzine La Semaine de Castres.