Face à la baisse des performances des élèves français en mathématiques, le gouvernement souhaite s’inspirer de l’exemple de Singapour et mettre en place dans les écoles primaires une méthodologie innovante, axée sur la manipulation et l’expérimentation. Zoom sur cette méthode qui pourrait révolutionner l’apprentissage des maths dans l’Hexagone.
Le modèle singapourien, un succès à l’échelle internationale
Célèbre pour ses excellents résultats en mathématiques, en sciences et en lecture, Singapour est considéré comme un « élève modèle » par l’OCDE. La méthode d’enseignement des mathématiques utilisée dans ce pays depuis les années 1980 a déjà été adoptée par 70 nations et se base sur trois étapes clés : le concret, la visualisation et l’abstraction.
- Parcours scolaire adapté aux élèves de CP à la sixième
- Développement d’un concept mathématique par le biais de trois étapes
- Inspirée de la pédagogie Montessori
Cette approche pédagogique n’est pas nouvelle et est même déjà appliquée dans certaines écoles françaises. Ferdinand Buisson, directeur de l’enseignement primaire sous la Troisième République au XIXe siècle, décrivait cette méthode comme « la loi générale du bon enseignement » dans son dictionnaire pédagogique de 1882.
Des avantages certains pour l’apprentissage des mathématiques
La méthode de Singapour permettrait notamment d’introduire des notions telles que les fractions ou les décimales beaucoup plus tôt qu’actuellement (en CE1 au lieu du CM1). En outre, son approche concrète et visuelle facilite la compréhension et l’appropriation des concepts par les élèves, tout en développant leur curiosité et leur intérêt pour les mathématiques.
La mise en place progressive de la méthode de Singapour en France
Dans le cadre d’une réforme des programmes scolaires prévue dès septembre prochain, le gouvernement français souhaite généraliser l’utilisation de la méthode de Singapour, avec un déploiement progressif allant de la maternelle au CE2. Cette initiative vise notamment à faire face à une baisse significative des performances des élèves français en maths.
Une urgence à agir face au déclin des compétences en mathématiques
Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, tire la sonnette d’alarme quant à ce recul des compétences et fait valoir l’importance fondamentale des mathématiques pour le développement des jeunes. Entre 2018 et 2022, la France a enregistré la plus forte baisse depuis la première étude PISA menée par l’OCDE, avec une chute de 21 points, contre une moyenne de 15 points dans les autres pays membres.
- La méthode de Singapour pour pallier la baisse des performances en maths
- Déploiement progressif de la maternelle au CE2 dès septembre prochain
Tandis que les pays asiatiques dominent le classement avec notamment Singapour en tête, suivi du Japon, de la Corée du Sud, de Hong Kong, de Macao et de Taipei, certains étudiants européens obtiennent des scores encore plus faibles que la France en mathématiques.
Un espoir pour l’éducation française ?
Cette démarche innovante pourrait ainsi changer la donne pour les élèves français et leur offrir une approche plus ludique et intuitive de l’apprentissage des mathématiques. Encore faut-il que la formation des enseignants et les ressources pédagogiques suivent le mouvement pour permettre une mise en place efficace et bénéfique pour tous. Seul l’avenir nous dira si cette révolution sera à la hauteur des espérances placées en elle.
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