Pourquoi les quartiers riches sont presque toujours à l’ouest des villes ?

Dans la capitale française, on observe que les trois quartiers les plus riches sont situés à l’ouest de la ville. Il s’agit d’un schéma similaire dans la ville de Lyon, où l’INSEE a confirmé en janvier dernier que les foyers les plus fortunés sont concentrés dans l’ouest lyonnais. Ces quartiers comprennent notamment les communes de Tassin-la-Demi-Lune, Sainte-Foy-lès-Lyon et Ecully.

L’influence du vent sur l’implantation des quartiers

Si l’on remonte à l’époque de la Révolution industrielle en au 19ème siècle, on comprend mieux pourquoi les quartiers aisés se situent généralement à l’ouest des grandes villes. À cette époque, les usines étaient disséminées autour des villes et émettaient une épaisse fumée, souvent toxique. Comme les vents dominants sont généralement d’ouest en est, les familles bourgeoises ont cherché refuge à l’ouest pour éviter ces fumées, tandis que les populations ouvrières restaient dans les zones touchées par ces émanations à l’est.

La recherche d’altitude comme critère de choix

Outre leur positionnement à l’ouest, les quartiers huppés peuvent également être situés à des altitudes plus élevées. Ainsi, même avant que les usines assombrissent les cieux urbains, les personnes fortunées occupaient souvent des quartiers en altitude pour éviter l’agitation de la ville. Cette recherche de hauteur et de protection a conduit de nombreux aristocrates à choisir des résidences situées dans les hauteurs des villes.

L’exemple du Moyen Âge

  • Au début du Moyen Âge, les seigneurs commençaient déjà à vivre dans des châteaux sur motte légèrement plus hauts que ceux des autres habitants.
  • Cette implantation en hauteur permettait de mieux surveiller et protéger leur territoire face aux menaces extérieures.
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Le cas de Barcelone

D’autres villes, comme Barcelone, suivent une logique similaire : les quartiers riches sont situés dans la « zona alta », soit la zone haute. Ici, il ne s’agit pas tant de sécurité ou de défense, mais plutôt de choisir un emplacement pratique pour profiter des brises rafraîchissantes qui soufflent d’en haut et se protéger des mauvaises odeurs provenant des ordures, des produits chimiques et des feux de cheminée qui envahissaient les rues inférieures au début du 20ème siècle.

Un choix dicté par le confort et la préservation

En fin de compte, on peut constater que la localisation des quartiers aisés à l’ouest des villes et en altitude est principalement dictée par la recherche de confort, de protection et de préservation d’un cadre de vie agréable. Les vents dominants, les nuisances liées à l’industrialisation et les impératifs de sécurité ont ainsi joué un rôle crucial dans la répartition spatiale des populations au sein des grandes villes.

Philippe-dufrez
Philippe Durez etait dans une autre vie un professionnel du marketing basé en France. Il est actuellement directeur de la rédaction, dans le webzine La Semaine de Castres.