Pourquoi y-a-t-il des cailloux sur les chemins de Fer en France ?

Voyageant en train ou marchant le long des voies ferrées, vous êtes-vous déjà demandé pourquoi il y a des pierres sous les rails ? Ces petits cailloux jouent un rôle crucial dans le fonctionnement et la sécurité des chemins de fer.

Un bouclier contre les vibrations

Ces cailloux, és ballast, sont disposés en une couche d'environ trente centimètres d'épaisseur sous les rails. Leur principal objectif est d'absorber les vibrations causées par le passage des trains. Sans ces pierres, les chocs sur les rails se répercuteraient directement dans le sol, rendant le désagréable pour les passagers et surtout pour les riverains vivant près des voies ferrées.

  • Les bâtiments à plusieurs centaines de mètres autour trembleraient constamment à chaque train qui passe.
  • Les ballasts ralentissent également la croissance indésirable de la végétation entre les rails.
  • Ils permettent l'évacuation de l'eau lors des mauvaises conditions météorologiques, évitant ainsi la formation de grandes flaques et de boue sur les voies.

Stabilité et résistance aux déformations

Les ballasts assurent la stabilité du sol et des rails, prévenant ainsi les multiples déformations provoquées par le poids des trains. Si une pierre seule ne fait pas grand-chose, lorsqu'elle est mise en tas avec d'autres, elles ont la capacité de rediriger les forces verticales appliquées selon le magazine Futura. Dans notre cas précis, il s'agit du poids des trains qui est réparti sur le sol plutôt que de peser uniquement sur les rails et les traverses.

Résultat ? Pas d'affaissement du sol ni d'enfoncement des voies et les passagers se sentent glisser sur l'eau sans même savoir que tout cela est dû à ces simples pierres qui travaillent ensemble.

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Des héros à remplacer régulièrement

Comme tous les super-héros, le ballast a aussi ses faiblesses. Il subit l'usure, l'érosion et les ravages du temps – oui, même sur des petites pierres. À chaque passage de train, les pierres se compactent et s'usent, s'enchevêtrant de plus en plus jusqu'à perdre leur cohésion. Progressivement, certaines finissent par s'échapper et sont projetées loin des rails qu'elles soutenaient autrefois. Cette perte de cailloux diminue l'épaisseur du ballast et donc sa performance.

Pour rénover ce ballast décrépit, de grandes machines appelées bourreuses viennent remplacer et recompacter les pierres sous les traverses et les rails – une fois par an sur les lignes à grande vitesse et tous les trois à cinq ans sur les lignes moins rapides, selon le magazine et Vie. Heureusement, en matière de cailloux, les remplaçants ne manquent pas sur le banc de touche.

Des traverses en évolution

Au-delà du ballast, il faut également considérer les traverses qui soutiennent directement les rails. Longtemps constituées de bois, elles sont progressivement remplacées par des pièces en béton pour deux raisons principales :

  • Cette substitution est motivée en partie par des raisons écologiques, car ces éléments en bois doivent être imprégnés de pesticides pour prolonger leur durée de vie.
  • Leur longévité n'excède pas 20 ou 30 ans, même traitées, contre une moyenne de 50 ans pour les traverses en béton.

En somme, le ballast et les traverses constituent un duo indispensable à la stabilité, au confort et à la sécurité sur nos chemins de fer. Ces petits cailloux et ces blocs de béton travaillent de concert pour rendre notre voyage sur les rails aussi agréable que possible, agissant comme de véritables super-héros discrets. Désormais, lorsque vous entendrez un caillou heurter bruyamment le plancher du train ou que vous marcherez sur ces pierres, vous aurez une nouvelle appréciation pour ce rôle essentiel qu'ils jouent dans notre système de transport quotidien.

Philippe-dufrez
Philippe Durez etait dans une autre vie un professionnel du marketing basé en France. Il est actuellement directeur de la rédaction, dans le webzine La Semaine de Castres.